© Claude DELHAYE/CNRS Photothèque
Niger, soulèvement de poussières précédant une ligne de grain pendant la campagne AMMA. Le programme AMMA (Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine) étudie la mousson africaine et ses conséquences sur le continent africain et le reste du globe. UMR5126 Centre d’études spatiales de la biosphère ,URA1357 Groupe d’étude de l’atmosphère météorologique (GAME) 20060001_1709

AMMA

Analyse Multidisciplinaire de la Mousson Africaine
Accès aux données

Lancé en 2001 par des chercheurs français, le programme AMMA regroupe aujourd’hui plus de 145 structures de recherches européennes, africaines et américaines. Son objectif : mieux connaître les mécanismes de la mousson africaine pour mieux prévoir ses variations et ses répercussions sur le climat local, régional et global mais aussi sur les populations. Pour cela le programme s’appuie sur plusieurs vagues d’observations sur toute l’Afrique de l’Ouest avec, en 2006, une montée en puissance des observations.

Cette première période d’observation intensive d’AMMA était ainsi dédiée à l’étude de l’impact des aérosols sur le bilan radiatif (bilan entre le rayonnement solaire et le rayonnement terrestre émis) en Afrique occidentale, en période sèche, avant le développement de la mousson. L’objectif : comprendre l’effet produit sur le rayonnement par le mélange des aérosols minéraux et carbonés produits en Afrique de l’Ouest et étudier son impact sur la dynamique de la mousson africaine.

La campagne s’est d’abord déroulée de la mi-janvier jusqu’au 2 février 2006 dans la région du Niger, du Bénin et du Nigeria : elle portait sur l’étude des propriétés des particules minérales, des particules produites par les feux, et de leur mélange dans l’atmosphère. Elle s’est poursuivie du 2 au 17 février au-dessus de la région de Dakar-île de Sal afin d’étudier le transport sahélien et l’exportation de poussières au-dessus de l’océan.

D’importants moyens logistiques ont été mis en œuvre pour le déroulement de cette campagne : observations par satellites, avions de recherche pour des mesures et prélèvements in situ, stations d’observations au sol.

Étudier l’impact des aérosols

Le continent africain est connu pour être la plus grande source, à l’échelle globale, d’aérosols minéraux, mais aussi d’aérosols provenant de feux, souvent liés aux pratiques agricoles. Or ces aérosols affectent de manière significative le bilan radiatif de l’Afrique à l’échelle régionale, et par là même, l’albédo de la planète (fraction de l’énergie solaire qui est réfléchie vers l’espace) et le changement global du climat. Par diffusion et par absorption, les aérosols réduisent le rayonnement solaire transmis aux surfaces terrestre et océanique, chauffant alors localement l’atmosphère et modifiant ainsi la dynamique des courants atmosphériques et le cycle de l’eau lié à la mousson.

Premiers résultats

Si les analyses sont encore en cours, des premiers résultats ont déjà été obtenus. Cette année a connu moins de soulèvements de poussières désertiques que les précédentes, mais plusieurs vols de l’avion britannique Bae 146 ont cependant permis d’analyser les zones de transition entre les régions source de particules minérales et les régions de brûlis. Ces observations ont montré que ces zones de mélange ne sont pas localisées uniquement près de la surface mais également en altitude.

Seules les particules produites par la combustion ont, par ailleurs, été observées à altitude élevée. Les mesures effectuées par avion ont ainsi permis d’identifier, dans la couche située entre 3 et 5 km d’altitude, la présence de fortes concentrations de particules de combustion transportées par la circulation atmosphérique associées à des concentrations élevées de gaz carbonique, et d’ozone. D’autres cas de particules de biomasse âgées, transportées en altitude au-dessus de l’océan, ont également été étudiés durant la deuxième phase d’observation.

La première phase d’AMMA a impliqué des organismes allemands (Université de Munich), britanniques (NERC, UKMO et Université de Leeds), francais (CNES, CNRS, INSU, IRD, Météo France) et italien (CNR), ainsi qu’une dizaine de laboratoires européens.

tag Tags

Thematiques :aérosol
Typologie de projet :Campagnes

Rechercher